Le concept musulman du paradis est irréductiblement opposé à celui de la foi chrétienne biblique. Pour les chrétiens, le paradis est un lieu de communion parfaite avec Dieu en personne, une vraie participation à la nature divine (2 Pierre 1:4). Par contre dans l’Islam, même au paradis, Dieu reste inconnaissable, inaccessible à l’homme qui ne peut ni le connaître ni le voir.

« Mais les fidèles serviteurs de Dieu recevront certains dons précieux, des fruits délicieux ; et ils seront honorés dans les jardins des délices, se reposant sur des sièges, et se regardant face à face. On fera courir à la ronde la coupe remplie d’une source d’eau limpide et d’un goût délicieux pour ceux qui la boiront. Elle n’offusquera point leur raison et ne les enivrera pas. Ils auront des vierges au regard modeste, aux grands yeux noirs et au teint éclatant, semblable à celui d’une perle dans sa coquille » (Le Coran, Sourate 37:40-49).

Cette vision est une préoccupation fréquente dans le Coran. Ceux qui ont gagné la faveur d’Allah….

« se reposant sur des sièges ornés d’or et de pierreries, accoudés à leur aise et se regardant face à face. Ils seront servis par des enfants, doués d’une jeunesse éternelle, qui leur présenteront des gobelets, des aiguières et des coupes, remplis de vin exquis. Sa vapeur ne leur montera pas à la tête et n’obscurcira pas leur raison. Ils auront à souhait les fruits qu’ils désireront, et la chair des oiseaux les plus rares. Près d’eux seront les houris aux beaux yeux noirs, pareilles aux perles dans leur nacre. Telle sera la récompense de leurs œuvres » (Le Coran, Sourate 56:15-24).

Les houris sont ces légendaires belles vierges perpétuelles, peu importe le nombre de fois qu’elles aient été connues. Un paradis donc qui contient tous les plaisirs terrestres dont les musulmans se sont privés sur terre : le vin en abondance, toutes sortes de fruits et d’aliments exquis, des rapports sexuels libres. On retrouve aussi dans ce paradis d’orientation masculine quelques-uns des vices de Sodome et Gomorrhe, notamment « les garçons doués d’une jeunesse éternelle » décrits dans la Sourate 56, qui d’après la tradition islamique ne sont pas seulement des garçons de service.

Le chrétien pourrait dire qu’il s’agit là d’un paradis charnel et bien ennuyeux. Quel est ce dieu qui prohibe certains comportements iniques sur terre, tels la consommation d’alcool et les rapports sexuels hors mariage et qui les permettent au paradis ? Un tel « paradis » ne saurait combler les aspirations profondes du cœur de l’homme, que sont la communion étroite et la connaissance du Dieu d’amour. Et comme l’a dit Saint-Augustin dans ses Confessions : « … nos cœurs sont agités jusqu’à ce qu’ils trouvent leur repos en Toi ».