Un des plus grands arguments avancés par les musulmans dans leur discussion avec les chrétiens s’articule autour de la venue de Muhammad, le prophète de l’islam, qui selon eux fut annoncé dans la Bible. Tout le problème découle d’un passage du Coran qui dit: « Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et l’évangile » (Sourate 7:157).

Ceci a conduit les experts musulmans dès les premiers jours de l’Islam à rechercher à la fois dans l’Ancien des preuves que leur prophète a bel et bien été prophétisé par les prophètes antérieurs.

Certains des livres écrits par les musulmans sur ce sujet s’appuient sur un éventail de versets tirés d’à peu près tout l’Ancien Testament. Toutefois, un exemples majeur est pour la plupart du temps avancé : Deutéronome 18:18.

Mais les chrétiens savent que ce passage en particulier se réfère à Jésus. 

Deutéronome 18:18

Des musulmans citent souvent Deutéronome 18:18 dans la Torah. Dans ce texte, Dieu dit à Moïse : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai ».

Selon eux, Muhammad est ce prophète. Abraham ayant eu deux fils, Ismaël et Isaac, ils revendiquent que l’expression « leurs frères » se rapporte aux  arabes ; comme Muhammad descend d’Ismaël, ce serait donc lui le prophète annoncé par Moïse. Mais qu’en est-il ? Un coup d’œil sur le contexte permettra de savoir si ce texte s’adresse bien aux descendants d’Ismaël.

À qui Dieu se réfère-t-il dans les termes « leur » et « leurs » ?

Lorsque  Moïse prononce ces paroles il se trouve dans le désert du Sinaï à la tête du peuple d’Israël qu’il avait arraché à l’esclavage en Egypte. Dieu annonce à Moïse qu’il allait mourir et le charge de répéter au peuple ses instructions pour qu’il les respecte une fois entrés dans le pays qu’Il avait promis aux descendants d’Israël. C’est ainsi que le paragraphe qui contient cette annonce de Moïse (Deutéronome 18 : 9) commence par : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne… ». Cette expression se retrouve aussi en 17 : 14 et 26 : 1. L’expression « lorsque tu » est utilisée 24 fois dans Deutéronome et concerne, dans tous les cas, le peuple d’Israël dans la perspective de leur établissement dans la terre promise. « Tu », « toi », « vous » est utilisé des centaines de fois pour désigner soit Moïse, soit le peuple. Le verset 15 qui précède l’annonce faite en 18 est presque identique mais formulée à la seconde personne : « L’Eternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez ! ». Le doute n’est plus permis « leurs frères » et « tes frères » du verset 18  désignent  le peuple d’Israël les descendants d’Isaac et non ceux d’Ismaël qui ne sont jamais mentionnés dans le Deutéronome ; aussi, le prophète  ici annoncé ne peut être  Muhammad.

Qui est donc le prophète annoncé par Moïse ?

Il n’y a qu’une seule réponse : Jésus-Christ ! Le Nouveau Testament, l’Injil, affirme,  que la prophétie de Deutéronome chapitre 18, versets 15 et 18 s’est accomplie à la lettre en Jésus-Christ de Nazareth, né de la tribu de Juda par sa mère Marie, Juif de plein droit, et Israélite comme Moïse.

Dans l’Évangile selon Jean, nous lisons ces paroles de la part de l’apôtre Philippe : « Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph » (Jean 1:45).

Plus loin Jésus lui-même dit « Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit à mon sujet. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? » (Jean 5:46-47).

L’apôtre Pierre cite même le verset de la Torah en relation avec Jésus-Christ dans un de ses premiers discours d’évangélisation à Jérusalem : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés… afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur (Dieu), et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois. Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’il vous dira, et quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. Tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours là. Vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham : Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur (Jésus), l’a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités. » (Actes 3:19-26) .

Ce passage, très important, démontre de manière indiscutable que les frères en question sont les juifs, désignés ici comme « la postérité d’Abraham », c’est-à-dire sa descendance légitime et que celui dont Moïse et « tous les prophètes » ont parlé est bien Jésus. L’expression « premièrement » permet de comprendre que cette bonne nouvelle est annoncée d’abord aux juifs et le sera donc en second à « toutes les familles de la terre », aux non juifs, parmi lesquels les arabes. Plusieurs  arabes de religion juive étaient présents à Jérusalem à cette époque là et la Bible relate que, par un miracle extraordinaire, ils ont pu entendre le premier discours de Pierre directement en Arabe. C’est ce que l’on peut lire dans Actes chapitre 2.

Les Juifs n’espéraient, en aucune façon, que le Prophète à venir soit quelqu’un d’autre qu’un frère Juif.