Selon les musulmans, le Coran est le produit de Dieu, parce que, selon eux, Muhammad était analphabète et n’a donc pas pu créer lui-même le texte du Coran.
RÉPONSE : Muhammad était-il illettré ?
Nous ne trouvons nulle part dans tout le Coran une déclaration explicite que Muhammad ne savait ni lire ni écrire. À cet égard on cite essentiellement trois versets du Coran :
« Voilà quelques nouvelles de l’Inconnaissable que Nous te révélons. Tu ne les savais pas, ni toi ni ton peuple, avant cela… » (11 :49)
C’est de la Sourate 29:48 que les théologiens musulmans déduisent l’indication la plus claire relative à l’incapacité de Muhammad de lire et d’écrire :
« Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n’en n’écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes. »
Outre ces versets, la dogmatique musulmane a insisté sur le fait que, selon la sourate 7.157-158, le Prophète aurait été ummî, une notion arabe traduite du côté musulman par « qui ne sait ni lire, ni écrire », alors que du point de vue non-musulman on envisage aussi ce mot comme un dérivé d’umma (assemblée, communauté). Ce terme ummî désignerait quelqu’un qui, contrairement aux « possesseurs du Livre », n’a pas encore reçu de révélation.
Finalement, l’emploi du terme ummî garde un certain degré d’imprécision. Le terme pourrait être traduit, soit par « païen », soit par « parmi les païens ». Certaines traductions françaises du Coran donnent « sans instruction », ce qui laisse les deux interprétations possibles.
Par ailleurs, un large pan de hadiths jugés « authentiques » mettent en scène le « prophète » en situation de scribe (selon un hadith ṣaḥīḥ célèbre, Muhammad rédige lui-même le contrat de mariage le liant à sa future épouse Aïcha, alors âgée de 6 ans [1]).
Aussi, plusieurs historiens et musulmans nous affirment que Mohammed savait lire, c’est notamment le cas de Mohammed Talbi, agrégé d’arabe, grand spécialiste de l’histoire musulmane médiévale, ancien doyen de l’Université de Tunis, qui, dans son livre le souffle de l’esprit, qualifie cette histoire de légende :
« Contrairement à la légende, née de soucis faussement apologétiques, c’était un homme [Mohammad] cultivé et lettré. On lisait la bible dans sa belle-famille. Point besoin de rencontrer un moine au cours d’un voyage en Syrie pour être initié au judéo-Christianisme. Le qualificatif d’ummi que lui donne le Coran, et que la tradition a interprété dans le sens d’« illettré », signifie qu’il était « le prophète des nations » (Sourate 7.157-158), … Le Coran (Sourate 3:20) confirme cette interprétation : « Dis à ceux qui ont reçu le livre, et au ummiyyîn. » « Ceux qui ont reçu le livre » sont de toute évidence les juifs et les chrétiens. Qui sont les Ummiyyîn ? Ce sont de tous les autres, toutes les nations non juives. » (Sourate 62:2).
Le sens d’ummi est donc ainsi bien établi. Il ne signifie en aucune manière « illettré ». Il désigne les païens, c’est à dire toutes les nations non juives qui n’avaient pas encore reçu de Livre révélé. »[2]
Du fait de son métier de commerçant, Muhammad a dû savoir lire et écrire.
Pour finir, c’est la Sunnah, qui nous apprend que Mohammed était lettré :
Rapporté par Ursa,
D’après Anas bin Malik,
Un jour, le Prophète écrivait une lettre, ou avait l’idée d’écrire une lettre. Il a été dit au Prophète qu’ils ne liraient pas les lettres à moins qu’elles aient été scellées. Ainsi le prophète a obtenu un anneau argenté avec « Muhammad l’Apôtre d’Allah » gravé dessus. J’étais en train d’observer son blanc (de l’anneau) scintiller sur la main du Prophète. (Sahih Bukkari, Volume 1, Book 3, Number 65)
Ibn ‘Abbas dit, « Jeudi! Quelle (grande chose) a eu lieu Jeudi! » Alors il commença à pleurer jusqu’à ce que ses larmes aient mouillé les graviers de la terre. Puis il dit, « Jeudi où la maladie de l’Apôtre d’Allah s’est aggravée et (où) il a dit, « Cherchez-moi de quoi écrire, de sorte que je puisse écrire quelque chose pour vous après quoi vous ne vous égarerez jamais. » (Sahih Bukkari, Volume 4, Book 52, Number 288)
Des hadiths semblables peuvent être trouvé aux références suivantes:
Sahih Bukkari, Volume 4, Book 53, Number 393Sahih Bukkari Volume 9, Book 92, Number 468Sahih Bukkari, Volume 4, Book 59, Number 716
Sahih Bukkari, Volume 4, Book 59, Number 717
Sahih Bukkari, Volume 7, Book 70, Number 573
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[1] Sahih Bukhari Volume 7, Livre 62, Numéro 88
[2] Talbi, Mohamed, Le souffle de l’esprit, Université du Coran éd., pages 10-12