Il n’y a pas de différence plus importante entre la religion chrétienne et la religion musulmane que celle qui traite de la personne de Jésus. Pour les musulmans, la doctrine de la divinité de Christ est considérée comme anathème, et le Coran enseigne que celui qui y adhère aura sa demeure dans les flammes de l’enfer (sourate 5:72). Pour un chrétien, croire en la divinité du Christ est indispensable pour le salut (Romains 10:9). Peut-il y avoir divergence plus grande ?

Le Coran déclare que Jésus n’a jamais prétendu être Dieu, que les gens ont commencé à le croire après qu’il a quitté la terre (sourate 5:116-117). Les musulmans croient que les chrétiens ont par la suite corrompu le vrai christianisme. Certains érudits affirment dans les mosquées que le concile de Nicée est responsable de la divinisation de Jésus. D’autres accusent Paul de ce blasphème. Quoi qu’il en soit, les musulmans croient que la Bible ne présente jamais Jésus comme Dieu, et que Jésus ne s’est certainement jamais proclamé Dieu lui-même.

Mais est-ce vrai ? Je me souviens avoir entendu un intervenant musulman défier les chrétiens : il affirmait que l’idée selon laquelle Jésus est Dieu ne peut être trouvée nulle part dans la Bible. Mais j’ai ensuite entendu un débat entre lui et le chrétien James White et le problème a été vite réglé ! Rien n’était plus clair : dans 2 Pierre 1:1, Jésus est appelé « Dieu et Sauveur », tout comme dans Tite 2:13.

L’ÉVANGILE DE JEAN

Bien entendu, les musulmans ne doivent aucune allégeance à la Bible dans son ensemble, pas même au Nouveau Testament. Le Coran déclare que l’Injil (l’Évangile) a été révélé en tant que Parole de Dieu. Pourtant, dans le débat en question, l’intervenant musulman a rapidement développé un autre argument : peu importe ce que peuvent dire les autres livres de la Bible, Jésus n’est pas Dieu dans les évangiles. C’est à ce moment-là que son antagoniste chrétien a amené l’assistance à considérer l’évangile de Jean.

Aucun doute n’est permis : Jésus est présenté comme Dieu dans cet évangile. Dès le début, Jean insiste sur son essence divine. Il affirme qu’il a toujours existé, et que tout a été créé par lui (Jean 1:1-3). Les trois premiers versets de l’évangile de Jean présentent Jésus comme Dieu, l’être éternel par qui l’univers a été créé. Le prologue de Jean se conclut en affirmant que Jésus est « Dieu le Fils unique, qui est dans l’intimité du Père » (Jean 1:18).

La suite de l’évangile de Jean foisonne de détails concernant la divinité du Christ. Jésus est digne de l’honneur qui doit être rendu à Dieu (Jean 5:23). Il demande au peuple d’avoir foi en lui comme ils ont foi en Dieu (Jean 14:1). Il proclame être celui qui rend le salut possible (Jean 5:21) et la manifestation de Dieu sur terre (Jean 14:10). Il est le roi d’un autre royaume (Jean 18:36-37) et il a le pouvoir sur toutes choses (Jean 3:35). Il affirme pouvoir accomplir tout ce qu’on demandera en son nom une fois qu’il sera parti, ce qui implique d’une certaine manière qu’il est omniscient, omnipotent et omniprésent (Jean 14:13, 3:13). De plus, il déclare à ses opposants qu’en dehors de lui, il n’y a point de salut (Jean 8:24), et qu’il existait de toute éternité avant Abraham (Jean 8:58). Dans les deux versets, il utilise le mot Yahvé, le nom de Dieu dans l’Ancien Testament, le « Je Suis », s’attribuant ainsi le nom par lequel Dieu se présente à Moïse dans le troisième chapitre de l’Exode. L’évangile atteint son point culminant lorsqu’un disciple s’exclame « Mon Seigneur et mon Dieu ! », parole que Jésus ne contredira pas. Il se contente de lui répondre : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20:28-29) Du début à la fin, cet évangile identifie Jésus comme étant Dieu.

Cette déclaration est un électrochoc pour la sphère islamique. Si Jésus a effectivement assuré qu’il est Dieu, alors le Coran se trompe à son sujet, ce qui revient à dire que l’islam est faux. L’intervenant musulman ne pouvait pas faire de concession sur ce point, il a donc dû trouver une échappatoire.

LE DÉBUT DE L’ÉVANGILE DE MARC

Après quelques recherches, j’ai découvert que Bart Ehrman, un intellectuel renommé, remettait en question le christianisme primitif et affirmait que l’évangile de Jean n’était pas fiable : « Sans aucun doute, Jésus est présenté comme étant Dieu dans l’évangile de Jean. Mais étant donné que cet évangile a été écrit 60 ans après Jésus-Christ, il ne peut pas être digne de confiance. La croyance de la divinité de Jésus a été inventée après sa mort. C’est pour cette raison qu’elle est absente des autres évangiles. Si Jésus a, en effet, prétendu être Dieu, pourquoi devrions-nous attendre le quatrième évangile, celui de Jean, pour le découvrir ? »[2]

Les musulmans croient que Jésus a été divinisé après sa mort ; beaucoup de sites islamiques citent Bart Ehrman régulièrement. Ils adoptent son approche, argumentant que si Jésus avait prétendu être Dieu, nous aurions trouvé des preuves de sa divinité dans le premier des quatre évangiles, celui de Marc. Ils essayent de démontrer aux chrétiens que Marc présente Jésus comme un simple homme, et non comme Dieu.

Plongeons-nous maintenant dans l’évangile de Marc. Plus vous en apprendrez sur cet évangile, plus vous réaliserez que c’est un évangile à très forte connotation juive, écrit en ayant l’Ancien Testament à l’esprit. Il se réfère plus de 70 fois à l’Ancien Testament, et particulièrement au livre d’Ésaïe, mais jamais explicitement aux sources gréco-romaines. Lorsque j’ai lu l’évangile de Marc sous cet angle, l’angle des écrits hébreux, j’ai réalisé que Bart Ehrman a commis une terrible erreur. Non seulement est-il vrai que Marc présente Jésus comme étant Dieu, mais c’est aussi son objectif principal. Tout dans son évangile tend à révéler que Jésus est bien Yahvé !

En effet, Marc commence son évangile en faisant référence à un passage de l’Ancien Testament : Ésaïe 40:3-5. « Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin de l’Éternel (…) ! Alors la gloire de l’Éternel sera révélée. » Ésaïe a donc prophétisé que Yahvé, le Dieu d’Israël, apparaîtra et qu’une voix dans le désert proclamera son arrivée. Marc déclare au chapitre 1:4 que Jean-Baptiste est cette voix dans le désert, et que celui dont Jean proclamait l’arrivée est Jésus.

En fait, Marc combine la référence d’Ésaïe 40:3-5 avec celle de Malachie 3:1 dont le texte dit explicitement que le messager (encore une fois Jean-Baptiste) apparaîtra avant la venue du Seigneur dans son temple. Comme avec la citation d’Ésaïe, le Seigneur, c’est Jésus.

Ainsi, au tout début de son évangile, Marc assimile l’Éternel (Yahvé) à Jésus, en se référant à de multiples versets de l’Ancien Testament. Pour un lecteur juif attentif, le prologue de l’évangile de Marc a la même fonction que celui de Jean : celle d’affirmer que Jésus est Dieu lui-même.

Marc continue au chapitre 2:3-10 en nous montrant que Jésus a pardonné les péchés d’un paralytique. Les scribes, à la vue de cette scène, se disent en eux-mêmes : « Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? » Pour les Juifs, blasphémer contre Dieu est une accusation que l’on porte contre quelqu’un qui ne voue pas à Dieu le respect qui lui est dû, soit en prononçant légèrement le nom de Dieu ou en s’attribuant les attributs divins. Il est clair qu’ici Jésus n’a ni insulté Dieu ni prononcé son nom. Leur accusation de blasphème ne peut s’expliquer que si Jésus s’est lui-même déclaré Dieu en s’attribuant le pouvoir divin de pardonner les péchés.[3]

En réponse, loin de nier sa prétention à être Dieu, Jésus, en guérissant le paralytique, leur a démontré son autorité pour pardonner les péchés. Non seulement son autorité spirituelle ne fait aucun doute, mais Jésus rappelle également aux scribes, véritables spécialistes de l’Ancien Testament, les versets 2 et 3 du Psaume 103 : « Bénis l’Éternel, mon âme, et n’oublie aucun de ses bienfait !  C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies. » Non seulement Jésus n’a pas réfuté les scribes qui l’accusaient de se proclamer Dieu, mais il est allé encore plus loin : en guérissant le paralytique, il a ainsi fait ce que seul Dieu fait d’après les Psaumes.

Plus loin dans le même chapitre, Jésus, dit de lui-même : « Le Fils de l’homme est le Seigneur même du sabbat » (Marc 2:28). À moins de bien connaître l’Ancien Testament, il est facile de ne pas remarquer que le sabbat est le quatrième des dix commandements (Exode 20:8). Quand Jésus déclare être le maître du sabbat, il affirme avoir autorité sur les dix commandements, un pouvoir qui n’appartient à qu’à Yahvé seul.

Dans Marc 4:35-41, nous trouvons les disciples en bien mauvaise posture sur la mer, au milieu d’une tempête, avec des vagues si fortes qu’elles se jettent sur le bateau et commencent à l’inonder. Dans la tourmente, ils crient à Jésus. Jésus menace le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Le vent tombe et il y a un grand calme (v.39). Les disciples, saisis d’une grande frayeur, se disent : « Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent ! » (v.41). Nous devrions avoir compris maintenant ce que Marc attend de nous : il veut que nous répondions à ces questions rhétoriques en nous tournant vers l’Ancien Testament. Que nous raconte le Psaume 107:25-30 ? Des hommes sont sur une mer en furie, le danger est si grand que leur courage s’en est allé, ils sont dans un profond désarroi. « Dans leur détresse, ils ont crié à l’Éternel, et il les a délivrés de leurs angoisses : il a arrêté la tempête, ramené le calme, et les vagues se sont calmées » (vv.28-29).

Ainsi donc, dans l’Ancien Testament, quand des hommes sont pris dans une tempête sur la mer et qu’ils craignent pour leur vie, ils crient à Yahvé, l’Éternel, qui arrête la tempête et calme les vagues. Dans l’évangile de Marc, quand les disciples sont pris dans une tempête sur la mer et qu’ils craignirent pour leur vie, ils crient à Jésus, qui arrête la tempête et calme les vagues. Une fois encore, Marc assimile Jésus à Yahvé.

Dans un autre passage traitant d’un voyage en mer, en Marc 6:45-52, les disciples éprouvent d’immenses difficultés à ramer contre le vent. Malgré les vagues déchaînées, Jésus vient à leur rencontre en marchant sur les eaux. Pour ceux qui connaissent l’Ancien Testament, l’allusion à Job 9:8 est évidente. En parlant de l’Éternel Dieu, Job dit : « Tout seul, il déploie le ciel, il marche sur les hauteurs de la mer. » Ainsi, Job déclare que seul Dieu peut faire une chose pareille et Marc nous présente Jésus en train de la réaliser.

Maintenant que nous avons abordé les aspects qui ressortaient de ces chapitres 1 à 6 de l’évangile de Marc, nous comprenons ce que Marc veut démontrer : il dépeint Jésus dans les mêmes termes que Yahvé. Si ces multiples allusions à la divinité de Jésus ne vous ont pas convaincu(e) par leur clarté, alors laissez-moi vous exposer le point culminant de cet évangile : le procès de Jésus.

LE POINT CULMINANT DE L’ÉVANGILE DE MARC

En Marc 14:55-64, Jésus est amené devant le chef des prêtres et le sanhédrin. Ceux qui l’y ont amené avaient déjà cherché à le faire mourir auparavant, au début de son ministère (Marc 3:6). Ils espèrent maintenant l’incriminer par ses paroles au sujet du temple, mais faute de témoignages suffisants et d’accusations cohérentes, le procès tourne en rond (Marc 14:55-59). Alors, le chef des prêtres exige que Jésus leur dise qui il est. Il semble que le souverain sacrificateur espère pouvoir condamner Jésus s’il révèle son identité. Quand Jésus répond, il donne au sanhédrin bien plus que ce qu’ils avaient espéré.

Voici quels ont été les mots de Jésus : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. » La signification de ses mots n’aurait pas de sens si nous ne connaissions pas l’Ancien Testament, mais pour le sanhédrin juif, cela est si clair qu’il condamne Jésus à mort pour blasphème. Qu’a dit Jésus exactement ?

En Marc 14:62, Jésus fait une double référence à l’Ancien Testament, et il déclare que les privilèges et le rang de l’Éternel (Yahvé) sont également les siens. La première référence se trouve dans le livre du prophète Daniel. Jésus cite Daniel 7:13-14. Daniel reçoit une vision apocalyptique :

« Pendant que je regardais dans mes visions nocturnes, quelqu’un qui ressemblait à un fils de l’homme est venu avec les nuées du ciel. Il s’est avancé vers l’Ancien des jours et on l’a fait approcher de lui. On lui a donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. »

Dans ce passage, un être semblable à un être humain (« qui ressemblait à un fils de l’homme ») s’approche de Dieu. Bien qu’il ressemble à un homme, il vient avec les nuées : c’est une arrivée réservée à l’Éternel Dieu dans l’Ancien Testament.[4] Ensuite, on donne à celui qui ressemble à un fils de l’homme la domination éternelle, la gloire et le règne éternel, alors qu’ils sont censés appartenir à Dieu seul. Enfin, ce passage nous informe que tous les peuples serviront le Fils de l’homme. Le mot « servir » désigne toujours, que ce soit en araméen ou en grec, un service que l’on ne rend qu’à Dieu seul.

Ainsi, le chapitre 7 de Daniel présente un fils de l’homme qui vient avec les nuées du ciel, comme seul l’Éternel Dieu le peut. Il reçoit ensuite la domination éternelle, la gloire et le règne, comme seul l’Éternel Dieu les possède. Et pour finir, tous les peuples le servent d’un service divin, comme seul l’Éternel Dieu le mérite. Le fils de l’homme de Daniel 7 est un Fils de l’homme divin. Tout au long de l’évangile de Marc et dès le chapitre 2:10, Jésus dit de lui-même qu’il est le Fils de l’homme. Cependant, il ne définit jamais explicitement ce terme. Mais au point culminant de l’évangile (Marc 14:62), Jésus révèle enfin à tout le monde qui il est vraiment en citant Daniel 7:13-14 : Il est le Fils de l’homme de Daniel 7. Il est Yahvé.

S’affirmer « Fils de l’homme » n’est pas la seule parole « blasphématoire » qu’il a prononcée devant le sanhédrin. Comme pour ôter tout doute, Jésus déclare également qu’il a le droit de s’asseoir sur le trône de Dieu. Quand il dit qu’ils verront le Fils de l’homme « assis à la droite à la droite du Tout-Puissant », il se réfère au Psaume 110:1 : « L’Éternel a déclaré à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis ton marchepied.” »

Être assis à la droite de Dieu était un droit que nul n’avait jamais osé réclamer ni attribuer à quiconque depuis le second temple jusqu’à ce jour. Cela impliquait le fait de s’asseoir sur le trône même de Dieu et équivalait à se proclamer l’héritier de Dieu, celui qui partage avec lui la souveraineté.

Sachant tout cela, nous comprenons pourquoi le sanhédrin voulait crucifier Jésus pour blasphème. Quand Jésus a prétendu être le Fils de l’homme de Daniel 7, et le Seigneur de David au Psaume 110, ces deux prétentions impliquaient un statut divin, une autorité et une puissance divines. En réponse à la question : « Qui es-tu ? », Jésus répond en substance : « Je suis celui à qui toute l’humanité doit une adoration éternelle dans MON royaume, et je m’assiérai sur le trône même de Dieu. Je suis Yahvé. »

Après avoir lu l’évangile de Marc sous l’angle des Écritures juives, nous ne pouvons échapper à l’évidence. De l’introduction jusqu’à son point culminant, l’évangile de Marc expose la divinité de Jésus. La première biographie de Jésus jamais écrite a pour but de nous montrer que Jésus est Yahvé.

CONCLUSION

Si nous mettons de côté nos croyances islamiques pour nous poser la question en tant qu’observateurs objectifs, conclurons-nous que Jésus a prétendu être ce qu’il est : Dieu ? Mon expérience m’engage à répondre par un « OUI » définitif et révolutionnaire. Les recherches que j’ai faites sur ce sujet ont transformé ma vie pour toujours.

Il est impossible de défendre la thèse selon laquelle la divinité de Jésus serait une invention tardive, une évolution de la christologie. Non seulement l’évangile de Jean présente Jésus comme étant Dieu, mais il en est de même pour celui de Marc qui présente Jésus comme Yahvé. La toute première preuve qui date probablement de la même décennie que la crucifixion de Jésus assimile Jésus à Yahvé.

Je reviens à Bart Ehrman, souvent mentionné par les apologètes musulmans. Après avoir approfondi ses recherches, il a totalement modifié sa position ! Voici ce qu’il a écrit sur son blog :

« Je crois que ceci est mon dernier message sur le sujet. Mes dernières recherches à propos de mon livre Comment Jésus est devenu Dieu ont complètement modifié mon point de vue. Ce dernier message est très important, au moins pour moi. Voilà de quoi il est question :

Jusqu’à l’année dernière, j’aurais dit (et je l’ai souvent dit dans les salles de classe, dans les conférences publiques et dans mes écrits) que l’évangile de Jean présente clairement Jésus comme Dieu, mais que ce n’est absolument pas le cas des évangiles de Matthieu, Marc et Luc. J’aurais démontré que l’évangile de Jean est le seul à nous rapporter des paroles de Jésus telles que : « Avant qu’Abraham soit né, je suis » (au chapitre 8:58, il s’attribue le nom que Dieu a révélé à Moïse en Exode 3). Ses ennemis juifs savaient très bien ce qu’il était en train de dire : ils ont pris des pierres pour le lapider. Plus tard, il dit : « Le Père et moi, nous sommes un » (10:30). Là, de nouveau, les Juifs ont ramassé des pierres. Plus tard encore, il enseigne à ses disciples : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (14:9). Et dans une de ses prières, il demande à Dieu : « Maintenant, Père, révèle toi-même ma gloire auprès de toi en me donnant la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe » (17:5).

Aucune de ces phrases ni rien de semblable ne peut être trouvé dans les autres évangiles canoniques. Jean présente indéniablement Jésus comme étant Dieu, mais il est le seul à le faire (c’étaient mes arguments).

Mais aujourd’hui (…), après recherches et réflexions approfondies sur la question (…) j’ai finalement cédé. Ces autres évangiles considèrent effectivement que Jésus est Dieu. Il est le seul Fils de l’homme qui peut guérir, chasser les démons, ressusciter les morts, accorder le pardon divin, recevoir l’adoration… Même dans ces évangiles, Jésus est Dieu et bien plus qu’un simple homme.

(…)

Alors oui, maintenant je reconnais que tous les évangiles présentent Jésus comme Dieu, Dieu fait homme. Mais de manière très différente, selon les évangiles. »[5]

Tous les enseignements chrétiens décrivent Jésus comme Dieu. Pour les chrétiens de l’Église primitive, Jésus est bien plus qu’un prophète. Il est Yahvé, l’Éternel Dieu lui-même.
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[1] Les juifs savaient très bien ce que Jésus était en train de dire : ils ont même ramassé des pierres pour le lapider.

[2] Voir le blog de Bart Ehrman : ehrmanblog.org/jesus-as-god-in-the-synoptics-for-members

[3] Accusation qui se trouve aussi dans Jean 10:33.

[4] Deutéronome 33:26 ; Psaume 104:3 ; Ésaïe 19:1.

[5] Voir le blog de Bart Ehrman : ehrmanblog.org/jesus-as-god-in-the-synoptics-for-members